La vie au lycée
Les élèves reviennent avec leurs mots sur cette semaine du lien.
L’étonnement se lit sur les visages à l’approche de l’entrée du lycée : pourquoi y a-t-il une entrée femme et une entrée homme ? Idem dans la Vie scolaire, certains espaces sont réservés aux hommes tandis que d’autres aux femmes. Et puis pourquoi utiliser ces clichés du genre : le rose et le rouge à lèvre pour les filles et le bleu et la moustache pour les garçons ?
Tel sont les interrogations des élèves en entrant dans le lycée, où bancs, tables et chaises sont marqués d’une affichette précisant le genre qui peut s’y installer. Beaucoup sont surpris de cette volonté de séparer au lieu de regrouper pour faire du lien. Mais peut-être était-ce là un moyen de faire réagir les élèves et d’aller à l’encontre de ces enfermements ?
Max CHARRIER
Cette opération a été mise en place par le lycée avec comme partenaire l’organisation “Petits frères des pauvres”. Cette dernière association lutte contre un isolement (ou une exclusion des personnes âgées dans la vie sociale. Ce projet est financé par la marque de jus de fruits “Innocent”. La collaboration avait pour principe de tricoter des bonnets en laine avec l’aide de bénévoles. Chaque bonnet tricoté serait vendu sur une bouteille de la marque “Innocent”.
La classe de 1ère ST2Sv s’est mobilisé pendant plusieurs mois pour monter ce projet
Fanny BRUNETIERE
Le lycée Notre-Dame a eu la chance d’accueillir Catherine Vidal, neurobiologiste renommée travaillant à l’Institut Pasteur. Venue au lycée dans le cadre de la Semaine du lien, elle nous a proposé une conférence intitulée : « Le cerveau a-t-il un sexe ? ». La première partie fut consacrée à la vulgarisation d’informations scientifiques concernant le cerveau et le lien avec le genre. Mme Vidal a en effet décrypté nombre d’idées reçues afin de nous montrer que, par exemple, les filles peuvent très bien être aussi douées en science que les garçons. Elle a montré, par des exemples concrets, par des chiffres statistiques ainsi que par des expériences scientifiques (comme l’IRM), que le cerveau était très différent selon l’individu, mais ne montrait en aucun cas l’infériorité d’un genre par rapport à l’autre.
Dans une seconde partie, les élèves et les professeurs ont eu l’occasion de lui poser des questions à propos de sa conférence ou du cerveau en général. Des questions portaient sur la société, avec la publicité notamment, et comment elle influe sur notre cerveau. Mme Vidal a beaucoup insisté sur la prédominance des stéréotypes ancrés et historiques qui étaient à la base de beaucoup d’idées reçues. Aussi les questions d’éducation et de construction de genre ont été abordées et la notion de plasticité cérébrale est principalement ressortie de ces échanges. Il y a eu, d’autre part, quelques questions portant sur le fonctionnement du cerveau en général : les instincts, le QI, le cerveau des animaux…
Max CHARRIER
L’autre temps fort de la semaine a été la représentation théâtrale de la compagnie « L’entr’acte », avec son spectacle intitulé « Comme un roman ». Cette troupe nantaise, créée en 1990 par Henri Mariel, a, à son actif, plus d’une dizaine de pièces originales. Elle prend la responsabilité, en 2013, d’un petit théâtre, « la Ruche », dans le centre-ville de Nantes. La pièce « Comme un roman » est un théâtre musical sur les années 1950, intégralement écrit par Henri Mariel, metteur en scène, et qui s’inspire de 2 romans historiques : Roses à crédit (Elsa Triolet) et 325 000 francs (Roger Vailland). Ce spectacle nous présente Nicole Singer, représentante de grands magasins, venue faire découvrir une nouveauté radiophonique : la TSF « au son si pur, si proche, qu’il en mettra plein la vue à vos oreilles ». L’occasion de découvrir de grands musiciens de l’époque, mais aussi, et surtout, de découvrir la vie de ces jeunes femmes dans les années 50, à travers le portrait de Rose et de Marie-Jeanne. Cette pièce permet donc de témoigner de la condition féminine à l’après-guerre, et à quels changements elle aspirait, grâce à 2 témoignages littéraires.
Après la représentation, les spectateurs ont eu droit à un « banc de scène » (moment d’échange avec l’artiste après un spectacle) avec la comédienne et les régisseurs. Les élèves ont pu les questionner à propos du choix des personnages, du jeu, de l’écriture de la pièce ou encore de la technique (les 3 rôles étaient interprétés par la même comédienne (Béatrice Templé), grâce à un changement de costume entre chaque scène). Ce fut très intéressant pour les élèves qui ne voyaient jamais l’envers du décor.
Max CHARRIER
L’exposition nous montre en photo toutes sortes de mains, d’homme ou de femmes. Un message, au centre, nous explique le but de cette exposition. Selon KANT, la main est le cerveau visible de notre corps. L’auteur(e) nous explique que les mains permettent la création, l’expression de la façon de penser de chacun.
Fanny BRUNETIERE
Tous les midis, entre 13 :00 et 14 :00, se sont déroulées en salle de réunion les discussions entre élèves, qui ont eu un réel succès. Il s’agissait de groupes de paroles ayant pour but de questionner les participants sur différents sujets : « le consentement », « devenir femme/devenir homme », « la sexualité sur internet » et « désir et plaisir sexuel ». Nous avons eu l‘opportunité d’interviewer Matis Di Leo et Natigane Petitgars (1Lx), deux élèves faisant partie du groupe initiateurs du projet.
MDL : Nous avons été en étroite collaboration avec Mme Boivinet, qui a largement contribué à l’organisation des discussions et qui nous a mis en lien avec la sexologue, Mme Agrapart, présente pendant les discussions. Ainsi, pendant plusieurs mois, nous avons échangé de nombreuses références qui concernaient nos différentes thématiques et le féminisme en général, afin d’avoir une base solide pour argumenter lors de nos débats.
MDL : On a principalement voulu parler de consentement car c’est quelque chose qui n’est pas acquis par tout le monde et qui devrait être l’être largement.
Max CHARRIER
Au cours de la semaine, plusieurs classes ont eu l’occasion d’accueillir des lecteurs dans le cadre des « intrusions narratives ». Les compteurs étaient par binôme et ont pu lire des poèmes, des extraits de romans, ou encore des chansons devant des classes de tout niveau. Ces textes, choisis par les lecteurs, questionnaient les élèves autour du thème « féminin-masculin ». Les élèves y ont pris part pour s’investir, sensibiliser, distraire et éviter les tabous en en parlant. Ces petites interruptions de cours ont été très appréciées par les élèves et leur professeur (ils pouvaient rebondir dessus par la suite).
Pauline PALOU et Max CHARRIER
Et si on mangeait tout en créant du lien ? C’est ce qui a été proposé cette année encore, après la mauvaise expérience pour beaucoup d’élèves l’année passée. Changement donc dans l’organisation : les élèves ont pu rester entre eux mais avaient l’opportunité d’échanger sur des photos mises sur les tables. Ces images montraient des situations, des stéréotypes, des faits en rapport avec le thème de la semaine, à débattre autour d’un repas. Ces 2 midis de « nourrir du lien » ont sans doute été moins traumatisants pour beaucoup que l’année dernière, mais a aussi pu contribuer à créer du lien entre les élèves.
Max CHARRIER
Pour commencer nous avons visionné une vidéo intitulée « pink or blue » qui parlait des stéréotypes de notre société en rapport aux genres féminins-masculins. Le débat a ensuite commencé, avec les avis des personnes présentes dans la salle sur cette vidéo, sur les stéréotypes, etc. Des expressions ont été donné en exemples, tels que « les filles sont faîtes pour pleurer, pas les hommes », « … comme une fille », « frapper comme une fille », « fort comme un homme » ou encore « man up (en anglais) ». Des faits ont été dits. Pour insulter les garçons, on les insultera de filles. Un garçon qui a eu plusieurs conquêtes sexuelles est un champion (ce qui peut être drôle pour eux au début mais ne l’est pas parce qu’en fin de compte, ils n’apprennent rien sur les relations), mais pour une fille, c’est une catin. Les bébés neutres sont devenus un business. Les stéréotypes conditionnent les personnes. Les femmes sont discriminées mais les hommes aussi, malheureusement, beaucoup n’en parlent pas et cela fait du mal au même niveau que pour les femmes.
Pauline PALOU
Le CDI a utilisé trois petites salles pour différents thèmes : la salle du genre et du langage, la salle d’écoute et, la salle de lecture.
L’exposition « mosaïque du beau », était représentée en deux partie dont une au CDI. Elle portait sur le thème féminin-masculin.
Pauline PALOU